Au coeur de la préparation physique avec Jeannot Akakpo !

Au coeur de la préparation physique avec Jeannot Akakpo !

À l'aube d'une nouvelle saison, la préparation physique est au cœur de toutes les attentions. Menée par Jeannot Akakpo, le nouveau Préparateur Physique du groupe professionnel, cette phase cruciale suscite de nombreuses questions et attentes.

Avec 20 ans d'expérience dans des clubs tels que le LOSC Lille, le Paris FC ou encore l'ESTAC Troyes, Jeannot Akakpo apporte son expertise au sein du staff de Benoît Tavenot. Comment les joueurs se préparent-ils pour être au meilleur de leur forme dès le premier match ? Quels sont les secrets d'une préparation réussie pour minimiser les blessures et maximiser les performances ?

 

Plongeons-nous dans les coulisses de la préparation et découvrons les méthodes et les stratégies mises en place pour préparer les joueurs à relever les défis de la saison à venir.

 

Comment se sont noués les premiers contacts avec le club ?

J’ai rencontré Benoît Tavenot lors de mon passage au Cercle de Bruges. C’était en 2018 et Benoît y travaillait en tant qu’Entraîneur Adjoint. Nous avons rapidement accroché car nous avions une vision commune sur plusieurs aspects, notamment sur l’approche du travail physique. Nous nous étions promis de retravailler ensemble dans un avenir plus ou moins proche.

L’an passé, j’étais à Troyes et, à la fin de la saison, Benoît m’a appelé pour me présenter son projet à Bastia et me proposer le poste de Préparateur Physique au sein de son staff. J’ai ensuite eu Frédéric Antonetti au téléphone, que je connaissais aussi puisqu’il était entraîneur du groupe professionnel lors de mon passage au centre de formation du LOSC Lille. J’ai trouvé le projet et la structuration très cohérents, j’ai donc choisi de rejoindre le club.

  

"La rigueur, la discipline : ça fait partie de moi"

  

Qu’est-ce qui vous avait plu dans la façon de travailler avec Benoît Tavenot ? L’intensité physique ? La rigueur ?

Tout à fait. C’est quelqu’un qui met en avant l’engagement, la rigueur et la discipline dans ses séances d’entraînement et dans le jeu proposé. Ce sont des notions qui me parlent, qui correspondent à ce que je suis : ça fait partie de moi. Quand je l’ai rencontré en 2018, j’ai tout de suite senti qu’il avait le potentiel pour devenir un grand entraîneur.

En ce qui me concerne, je pense que, quel que soit le talent dans le football d’aujourd’hui, s’il n’y a pas de discipline, on ne peut pas avancer.

D’autres éléments sont très importants, comme le potentiel technique et la perception tactique, mais il est indispensable d’être rigoureux sur le plan physique pour répondre aux attentes du football moderne.

Nous sommes en phase à ce niveau-là avec Benoît.

  

Quels sont vos objectifs en terme de préparation physique ?

Il y a deux choses très importantes à mes yeux dans mon métier. La première, c’est de permettre au coach d’avoir un maximum de joueurs opérationnels tout au long de la saison, avec donc un minimum de blessures. Cela suppose une juste quantification de la charge de travail.

Ensuite, je dois faire en sorte que les joueurs soient performants sur le plan physique : qu’ils soient capables de répéter les efforts, de gagner les duels.

Nous sommes dans un championnat assez homogène, avec beaucoup d’équipes qui se valent sur le plan technique. L’aspect physique et l’engagement peuvent faire la différence.

  

"Avoir un groupe le plus homogène possible au niveau physique"

  

Quel est le plan de préparation pour cette avant-saison ? Comment avez-vous organisé les choses ?

Les joueurs sont revenus d’une coupure relativement longue : de cinq semaines pour certains, de six semaines pour d’autres. Ils ont eu un programme de vacances.

Le challenge des premières semaines, c’est tout d’abord de reconditionner les joueurs au niveau cardiovasculaire. En début de deuxième semaine, nous avons effectué un test de VMA (Vitesse Maximale Aérobie) qui nous a permis de réaliser un premier état des lieux du groupe au niveau physique. Cela nous aidé à créer des groupes de niveaux et à mettre en place un travail qui amène les joueurs à un conditionnement meilleur. L’idée, à la fin, c’est d’avoir le groupe le plus homogène possible au niveau physique et cardiovasculaire.

Au fur et à mesure, nous allons augmenter l’intensité, amener des difficultés et des contraintes supplémentaires.

À côté de cela, nous travaillons beaucoup sur le renforcement musculaire et l’apport sur les muscles squelettiques.

L’objectif, c’est de se donner les moyens d’être dans le rythme du championnat dès le premier match.

  

Comment avez-vous trouvé l’état physique du groupe à la reprise ?

Comme pour toutes les équipes qui reprennent, c’était très hétérogène à la vue des premiers tests. Certains joueurs avaient une VMA à 18, ce qui est une très bonne VMA pour performer en Ligue 2 BKT. D’autres étaient un peu en dessous. L’objectif, c’est d’arriver à un niveau homogène du groupe. C’est pourquoi nous adaptons le travail en fonction du niveau de chacun. D’ici cinq semaines, il faut que l’écart entre les joueurs, du meilleur au moins bon, soit un maximum réduit.

  

Comment gérez-vous la chaleur en région bastiaise durant cette préparation d’avant-saison ?

Les températures sont très élevées, c’est clair. Nous essayons de nous entraîner assez tôt le matin et tard le soir, mais il fait toujours chaud.

Nous veillons à ce que les joueurs s’hydratent beaucoup et aient un bon apport nutritionnel. Chaque matin, avant la séance, les joueurs ont rendez-vous à 7h30 pour un petit déjeuner. Cela permet à la fois d’avoir une visibilité sur ce que mangent les joueurs tout en créant de la cohésion au sein du groupe. C’est donc très intéressant.

 

 

Vous travaillez avec un adjoint : Tom Le Rhun. Comment cela se passe-t-il ?

Auparavant, lorsque j’ai débuté dans le métier il y a 20 ans, un seul préparateur physique suffisait pour une équipe. Aujourd’hui, la donne a changé. Le travail à fournir est plus conséquent et les exigences du football moderne sont plus importantes. Beaucoup de paramètres entrent en compte, comme la gestion de la charge de travail, la conception des séances avec le coach au niveau de l’intensité et de la durée, la gestion du nutritionnel, la récupération ou encore la relation avec le médical.

Le périmètre de fonction du Préparateur Physique s’est élargi et aujourd’hui, une seule personne ne suffit plus. Il devient nécessaire d’être accompagné. Tom Le Rhun démarre dans le métier, il était avec Benoît à Dijon et a obtenu son Master l’année dernière. C’est un jeune compétent qui a à coeur d’apprendre. L’idée, c’est qu’il m’aide dans la réalisation des tâches et que je le forme pour qu’il ait le moins de difficultés possibles et qu’il évolue.

 

On parle beaucoup de physique mais est-ce que l’aspect mental, dans une préparation, peut se révéler important ?

Bien sûr, mais ça dépend des joueurs et des efforts qu’ils sont prêts à faire. Mon domaine reste la préparation physique, c’est mon champ de compétence. Néanmoins, un joueur en forme physiquement va forcément gagner en confiance et progresser sur le plan mental. Un joueur capable de répéter les efforts, de gagner ses duels, sera déjà en confiance par rapport à son potentiel physique et mieux préparé psychologiquement : c’est une certitude. Viennent ensuite la vision tactique et la technique, et ça c’est le champ de compétence de Benoît.

 

"La compétition reste le meilleur test"

 

Les matchs de préparation vont bientôt débuter, ils permettront d’analyser davantage les capacités physiques de l’équipe ?

Les matchs de préparation vont nous permettre de réaliser une évaluation et d’avoir un premier aperçu des points sur lesquels nous travaillons. Sur les premiers matchs, les temps de jeu seront partagés puis nous augmenterons petit à petit jusqu’aux dernières rencontres.

Ces matchs-là sont importants pour préparer une saison, mais attention : le meilleur test pour un joueur de haut niveau reste la compétition et le championnat.

Avec un groupe investi et impliqué qui travaille correctement, nous ne devrions pas avoir de souci.

 

Un mois nous sépare du retour de la compétition avec une première journée sur la pelouse du FC Metz le 17 août prochain. D’ici là, l’équipe première du Sporting a encore du pain sur la planche et une bonne préparation, sous la direction de l’ensemble du staff technique, pourrait bien être une des clés d’une saison réussie.

Sfidà, Cresce, Batte si… FORZA BASTIA !